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Vision d’ailleurs : l’optimisme des entrepreneuses et entrepreneurs néerlandais face à la crise

Je (Mélanie), une des rédactrices actuellement aux Pays-Bas, suis allée à la rencontre (virtuelle) de quelques entrepreneur·e·s néerlandais·e·s pour recueillir leur ressenti sur la situation actuelle. Sur fond d’incertitudes, ils et elles restent malgré tout positifs face à la crise.

Aux Pays-Bas, pas de confinement total. Le pays a mis en place ce qu’ils appellent « an intelligent lockdown », où les sorties sont autorisées bien que déconseillées et où la théorie de l’immunité collective est privilégiée.

La plupart des commerces non essentiels et lieux publics restent cependant fermés et les rassemblements interdits jusqu’au 1er juin minimum. Comme partout, la situation a bien évidemment un impact économique sur les entreprises, qui peuvent néanmoins bénéficier de nombreuses aides pour leur permettre de surmonter la crise.

Quelles mesures sont prises pour les entreprises aux Pays-Bas ?

Le gouvernement néerlandais a mis en place de nombreuses aides à destination des entreprises en difficulté, parmi lesquelles :

  • La possibilité de bénéficier d’une indemnité de 3 mois en tant qu’indépendante pour compenser le manque à gagner ;
  • Une indemnité forfaitaire de 4000 € pour les commerces ayant été obligés de fermer ;
  • Le report du paiement des cotisations et taxes sans pénalités ;
  • Ou encore la prise charge, pour les entreprises ayant des employée·s, des salaires à hauteur de 90 %.

Bien évidemment, toutes ces aides sont soumises à conditions, comme en France. Selon Ferdi, entrepreneur et freelance, elles sont rendues possibles grâce aux précédentes mesures prises par le gouvernement pour rembourser la dette du pays : « Beaucoup de gens les ont critiquées par le passé, mais c’est peut-être ce qui va aujourd’hui nous sauver d’une catastrophe économique. »

témoignage laure rondeau desroches

Transformer les difficultés en opportunités

De manière générale, les Pays-Bas semblent gérer la crise avec – en surface tout du moins – une sérénité presque déconcertante. Oscillant entre les actualités françaises et néerlandaises, j’ai pu moi-même constater un lâcher-prise beaucoup plus présent ici (à tort ou à raison). L’avis de trois ou quatre personnes n’est bien évidemment pas représentatif de l’avis de l’entièreté de la population néerlandaise.

Il témoigne néanmoins de l’attitude plutôt optimiste à laquelle j’ai pu faire face ces dernières semaines au travers de mes échanges. Entrepreneurs ou non, ils et elles ont conscience de l’impact de la crise sur leur entreprise et leur vie quotidienne, mais cherchent à transformer les difficultés actuelles en opportunités futures.

Pour Irene, qui suit notamment des expatrié·e·s mais aussi salarié·e·s grâce à la danse-thérapie, cette situation a remis en question beaucoup de ses projets. Mais elle l’a aussi ouverte à de nouvelles possibilités : lancer des cours en ligne - une idée qu’elle avait en tête depuis un moment - ou bien s’autoriser à contacter des entreprises au-delà des frontières néerlandaises.

Cordula, pour sa part, est en charge de Future Females Europe, une entreprise qui soutient et accompagne les femmes qui souhaitent lancer ou booster leur business. Pour cette équipe habituée des événements physiques, organisés chaque semaine dans plusieurs villes du monde, il a fallu tout réorganiser : « Au début, ça semblait assez complexe de tout migrer en ligne. »

C’est pourtant ce qu’elles ont fait : s’adapter pour continuer à véhiculer leur message et leur vision.

« Nous avons organisé un événement avec l’équipe de Dubaï, qui a réuni plus de 100 participantes, dont certaines venaient du Liban, de la Jordanie et même d’Israël. Des pays où nous n’étions pas du tout présentes auparavant. Pour moi, partager notre vision à ces femmes, ainsi que la manière dont nous soutenons les entrepreneuses dans le contexte actuel, c’était une vraie victoire. »

Un pays habitué au télétravail

En Europe, c’est aux Pays-Bas que la pratique du télétravail est la plus démocratisée. La situation n’en reste pas pour autant plus simple pour eux ; les conditions sont différentes et les incertitudes pèsent sur le moral au quotidien. Pour Ferdi, pourtant adepte du télétravail puisqu’il en fait son cheval de bataille au travers de son application Flexpackerz, travailler depuis la maison s’est avéré plus difficile que prévu: « Je n’avais pas pris en compte le fait que j’allais partager l’espace avec toute ma famille, en plus de devoir, avec ma femme, assurer l’école pour nos enfants. »

Comme partout, des meetups en ligne se lancent, et des communautés se créent pour briser la solitude. L’activité d’Irene, qui place la santé mentale au cœur de son métier, trouve également du sens dans le contexte actuel, en levant des tabous autour de l’anxiété, de la dépression et du stress, même à distance.

Reflet de la réalité ou non, de nombreuses entreprises et indépendant·e·s néerlandais semblent se serrer les coudes pour faire face à la crise, et saisir un maximum d’opportunités d’en sortir grandis.

Mais finalement, n’est-ce pas le cas partout ?

Par Mélanie Carrière
Crédit photos Pixabay

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