Portraits

Christine Tarbis, A pas de Géant pour les jeunes et au quotidien

Christine Tarbis, directrice fondatrice d'une société de conception et développement d’objets promotionnels sur-mesure : A Pas de Géant, a récemment fait l'ascension des plus hauts sommets équatoriens. Déterminée à montrer aux enfants de l'association Sapiens, l'exemple de l'effort et de l'obstination pour aller au bout de leurs projets, cette sportive de haut niveau nous raconte son expérience humaine et émotionnelle à plus de 5000 mètres d'altitude et nous raconte ses "pas de géant" au quotidien pour faire tourner son entreprise.

Bonjour Christine, pouvez-vous nous expliquer votre parcours.

Une opportunité de la vie (un licenciement économique !)  m'a permis de lancer mon entreprise en 2001, trois mois après la naissance de mon premier bébé. L’entreprise s'est ensuite développée rapidement. Nous sommes aujourd’hui 12 collaborateurs avec, contre toute attente, une très belle année 2020 grâce notamment à la vente d’EPI (Equipement de Protection Individuelle). Année après année, il y a eu des hauts et des bas mais nous avons toujours rebondi en apprenant de nos échecs.

Aujourd'hui A PAS DE GEANT se porte à merveille, avec de grands et beaux projets stratégiques à l’étude et une équipe formidable toujours partante pour relever de nouveaux défis.

Pourquoi A Pas de Géant ?

En 2001 la société s'appelait BILLE EN TETE, expression qui reflétait mon état d’esprit du moment : me lancer dans ce projet avec audace, détermination et toute l’énergie de mes 28 ans...

BILLE EN TETE est devenue un an plus tard A PAS DE GEANT . « Je me lançais BILLE EN TETE pour me développer ensuite A PAS DE GEANT. »

Avez-vous rencontré des difficultés lors de la création de votre entreprise ou durant ces vingt dernières années ? 

Non pas spécialement, si ce n'est au tout début lorsque j'ai eu à faire la tournée des banques. L'une des banques dont je ne citerai pas le nom m'a rétorqué "déjà un créateur sur deux se casse la figure au bout d'un an, alors quand on est une femme vous n'imaginez pas !". C'était il y a 20 ans.

Parlez-nous du projet Sapiens, pour les jeunes qui veulent avoir un impact sur le monde ?

Le sujet des enfants me tient beaucoup à coeur de base. Je suis convaincue qu'en les entrainant à avoir un esprit critique, à ouvrir les yeux sur le monde les choses évolueront. L'ONG Sapiens accompagne les jeunes dans leur envie de conquérir le monde. L'association les accompagne, en France et en Amérique du Sud, à la découverte de leurs valeurs, leur éthique, leur éloquence et leur leadership. L’objectif d’associer les enfants de Sapiens était de leur montrer que l'ambition rime avec l'effort, mais aussi avec l'humilité. Qu'il n'y a qu'un pas entre le courage et l'obstination. Que l'on peut manquer d'oxygène et continuer à avancer.

témoignage laure rondeau desroches

Comment s'attaque-t-on à des sommets d'une telle ampleur ?

J'ai toujours fait beaucoup de sport et notamment de haut niveau. Je suis originaire des Pyrénées donc la montagne a toujours fait partie de mon univers. Je n'étais encore jamais montée en très haute altitude, ce projet était donc une première pour moi. Je fais le parallèle au quotidien avec le sport et la vie de cheffe d'entreprise. Le goût de l'effort s'apprend et cela déteint sur tous les aspects de la vie. J'étais accompagnée d'un ami qui préparait l’ascension de l’Everest et d'un guide bien-sûr ! Certaines ascensions sont très dangereuses. On grimpe en crampons sur des pentes à forts dénivelés, on passe aux abords de crevasses, sur des arêtes vertigineuses, un pas de côté peut être fatal. Un guide est nécessaire sur des ascensions que l’on ne connait pas.

Quelle a été la situation la plus compliquée une fois là-bas ?

Probablement la découverte de cet environnement de haute altitude (entre 4700 et 5900 m).

On ne sait pas au préalable comment notre corps va réagir et quelle est la limite à ne pas dépasser pour ne pas se mettre en danger. L'altitude empêche de dormir, vous êtes en hypoxie (diminution de la concentration d'oxygène dans le sang), ce qui peut provoquer à l’extrême des lésions cérébrales et des œdèmes pulmonaires. A moindres conséquences, vous pouvez éprouver migraines, nausées, vomissements, une gêne respiratoire et le cœur qui s’emballe. Il faut réussir à canaliser son oxygène, gérer son effort et se dire que c'est normal. 

Qu'est-ce qui vous faisait avancer heure après heure ?

Les enfants bien-sûr ! J'étais en communication régulière avec les enfants. Je leur racontais mon parcours au fur et à mesure des journées. Eux-mêmes m'envoyaient des messages, des vidéos, des photos de leurs dessins. Ils me disaient de tenir bon, que je les inspirais... c'était très émouvant !

Comment vit-on le retour à la maison et la "redescente" sur terre ?

On remet beaucoup plus les choses en perspective. Il faut atterrir après avoir vécu avec cette intensité caractéristique de ce type d’expérience engagée. On prend du recul. Dans une telle aventure, on se sent loin de tout, comme dans un autre monde en étant cependant bien sur terre, tellement sur terre ! Nous vivons dans un état d’urgence permanent et déconnectés de la nature. D’où la nécessité pour chacun d’entre nous, à notre niveau, de se fixer des défis pour se reconnecter aux éléments. 

Si c'était à refaire ?

Sans aucune hésitation, oui !

témoignage laure rondeau desroches

Par Bérengère Soyer
Crédits photos A Pas de Géant

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