Portraits

Rencontre avec Claire Supiot, nageuse hors du commun

A l'occasion du tournoi de tennis féminin Open P2I Angers Trélazé, fondé et dirigé par Nicolas Mahut, nous avons rencontré Claire Supiot, nageuse de haut niveau et seule athlète française à avoir participé aux Jeux Olympiques (1988) et Paralympiques (2021). Atteinte d'une maladie neurodégénérative, Claire nous raconte la puissance du mental et l'importance d'être bien entourée pour aller au bout de ses rêves.

Bonjour Claire Supiot, quel sentiment vous habite depuis que vous êtes devenue la première femme à avoir fait les JO et les Jeux Paralympiques ?

Un grand sentiment de fierté. Et plus qu'avoir été la première femme, je suis la première française, homme et femme réunis, à l'avoir fait ! Cela montre que tout est possible si on est bien accompagné pour aller au bout de son rêve. 

Parlez-nous de vos deux carrières de sportive de haut niveau...

J'ai commencé Sport Etudes à l'âge de 13 ans en tant que "valide". J'ai été à la Fédération Française de Natation où j'ai pu faire une première carrière et notamment en faisant les Jeux Olympiques avec le 200m papillon. Ensuite je me suis mariée, j'ai eu des enfants, j'ai divorcé et j'ai élevé mes enfants du mieux possible. Et lorsqu'ils ont été plus grand, une nouvelle ouverture est arrivée dans ma pratique de la natation. Entre temps, le handicap avait débarqué dans ma vie. Et alors je me suis relancée dans la pratique de la natation tout en gardant dans un coin de ma tête de retenter de faire les jeux, poussée et soutenue par mon nouveau compagnon. 

C'est à ce moment là qu'est arrivée la seconde carrière ?

En effet, j'ai pu faire les Jeux Paralympiques. Quelques mois avant les jeux, j'ai été changée de classification pour une classification plus difficile. Le comité paralympique a estimé que mon handicap était devenu beaucoup moins gênant dans ma pratique. A trois mois des jeux, j'ai donc dû me requalifier dans cette nouvelle catégorie et c'est là que j'ai pris conscience de la force d'une équipe et de celle qui m'entourait ! La force c'est rebondir quoi qu'il arrive et d'être prête au bon moment. Je n'aurai pas pu faire ça toute seule, sans mes amis, ma famille et mon staff. C'est cette force là qui m'habite !

Quel rôle a joué le sport dans votre émancipation et votre résilience ?

Le sport m'a vraiment permis de reprendre confiance en moi et en ce corps qui m'avait abandonné. La maladie est arrivée un peu avant mes 50 ans, aujourd'hui j'en ai 53 et il a fallu que je me réapproprie mon corps pour me permettre de me réapproprier aussi ma tête. C'est comme cela qu'aujourd'hui je suis bien dans ma peau en tant que femme, en tant que maman, en tant que mamie et en tant qu'athlète de haut niveau. Le sport permet de se dépasser et d'aller au bout de ses rêves. 

Que souhaitez-vous transmettre à la jeune génération, aux jeunes filles et aux femmes ?

Il faut toujours croire en soi et en ses rêves. Ne surtout pas écouter tout ce que l'on peut entendre autour de soi. Et être bien entourée.

Par Bérengère Soyer
Crédits photos Entrepreneuze et Théo Bariller-Krine

Ajouter un Commentaire


ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER

Restez connectés aux nouvelles !