Portraits

Sandrine Ralaiarison, experte du réseautage pour développer un business

Nous avons rencontré Sandrine, fondatrice de la SR Academy qui accompagne les jeunes créatrices dans l'apprentissage du réseau.

Bonjour Sandrine, présentez-vous…

Je suis consultante depuis un an et demi à Nantes, en Pays de la Loire. J’ai créé SR Consulting et désormais SR Academy pour accompagner les créatrices d’entreprise vers l’apprentissage du « réseautage ». Je travaille par exemple avec la Maison de l’Emploi pour cibler les futures créatrices.

J’ai axé mon développement spécifiquement vers les réseaux professionnels qui sont encore trop peu connus de ces dernières. Je personnalise mon accompagnement vers le besoin de la créatrice qui est lancée dans son entreprise depuis moins de trois ans et qui stagne. J’aide aussi les étudiantes à envisager et à connaître l’entrepreneuriat. Mon but est de lever les freins qu’elles ont.

Quels sont les freins que vous avez pu détecter ?

Typiquement, la femme qui a un projet mais ne sait pas comment le faire aboutir. Ou bien celle qui a créé son entreprise depuis deux ans et qui n’arrive pas à décoller. Ou encore celle qui a de l’or entre les mains mais ne sait pas quoi en faire. J’accompagne ces femmes pour qu’elles prennent confiance en elles et que cela se répercute de manière positive sur leur futur chiffre d’affaires.

Comment en êtes-vous arrivée là ?

Cela fait dix ans que je suis dans l’entrepreneuriat. À 30 ans, j’ai créé une plateforme de secrétariat externalisé. Il n’y avait alors pas beaucoup de soutien propre aux femmes. J’ai découvert les réseaux professionnels comme les BNI (Business Network International). On commençait tout juste à soutenir l’entrepreneuriat des femmes. J’ai réalisé que ces dernières manquaient cruellement de confiance en elles et, de fil en aiguille, j’ai pris conscience du besoin des femmes d’être soutenues dans la création ou le développement de leurs entreprises. J’ai ciblé leur stratégie digitale notamment.

Quels ont été les obstacles rencontrés et les doutes que vous pouvez encore avoir aujourd’hui ?

J’ai dû me confronter à de grosses structures d’accompagnement déjà en place et bien identifiées telles que BGE, Maisons de la Création, les associations d’accompagnement, etc. Il fallait que je sois crédible face à l’existant. Je me sens parfois seule face à mon combat, face à ce que je défends. L’un des premiers obstacles que j’ai rencontrés a été la création de ma première société puis sa liquidation, trois ans après. Le challenge est de repartir et de tout recommencer à zéro. Accepter, par exemple, que son budget de départ ne sera plus le même. Lors de cette première création, j’avais des locaux et des salariés. Malgré tout, cela ne m’a pas empêchée de me relancer un mois après cette liquidation car j’avais des opportunités qui se présentaient à moi. J’ai laissé parlé mon intuition et je suis repartie, en tant que freelance cette fois-ci.

Comment avez-vous évolué avec votre entreprise ?

Sandrine Ralaiarison

J’ai appris à avoir confiance en moi et surtout à m’estimer. J’ai réussi à me valoriser et j’ai mûri. J’ai pris conscience que je ne me connaissais finalement pas. Je me faisais « bouffer » par les autres. Et pourtant, à l’époque, j’avais 30 ans, une société, un gros client, des personnes sous mes ordres… Mais il y avait d’un côté la cheffe d’entreprise et de l’autre, Sandrine. Je n’étais pas en phase avec mes valeurs. Aujourd’hui, je vends ce en quoi je crois, je ne suis plus dans une « caricature » de cheffe d’entreprise.

Comment avez-vous dépassé ces peurs ?

Je me dis que je sers à quelque chose. Je suis utile au quotidien aux femmes qui m’appellent et me demandent de l’aide. Je prends le temps de faire bien les choses et je me nourris de ce quotidien. Ce sont toutes ces petites choses qui donnent du sens à ce que je fais. Dans ma tête, je sais où je veux aller et ça, avant, je ne l’avais pas. J’ai des objectifs à moyen et long terme et ils me font avancer. Et puis, ce n’est pas négligeable, j’aime me challenger et je suis compétitrice.

Vous développez en parallèle le réseau Protéine au Féminin. Dites-nous en quelques mots en quoi cela consiste…

À la base, Protéine est un réseau national et mixte. J’ai ouvert le réseau « Protéine au Féminin » à Nantes en 2019. C’est un réseau professionnel, on organise par exemple des visites d’entreprise, on fait des inter-clubs à l’échelle nationale et locale. On réseaute entre membres du club. On propose également des outils de travail concrets. On aide les membres à approfondir leur profil client et à se donner de la visibilité.

Sandrine Ralaiarison

Comment vous imaginez-vous dans cinq ans ?

Je veux développer mon offre à Nantes d’abord, puis à l’international. J’ai une opportunité au Québec, où une ville veut développer l’entrepreneuriat féminin. À plus long terme, je souhaite aller à la rencontre des femmes que j’aurai aidées, dans le monde. Puis pourquoi pas me tourner vers Madagascar, où les choses sont en train d’évoluer. Je suis originaire de là-bas et j’ai envie d’apporter ma contribution à cette région du monde.

Que diriez-vous à la Sandrine d’il y a 10 ans ?

C’était un petit bébé qui faisait ses premiers pas dans l’entrepreneuriat. Une petite fille dans le monde des grands. Je lui dirais d’avoir confiance en elle car si elle est là, ce n’est pas un hasard.

Un dernier conseil aux femmes qui veulent se lancer ?

Osez et passez à l’action ! Vous n’avez rien à perdre.

Par Bérengère Soyer
Crédit photos Brian Du Halgouet

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